mercredi 27 avril 2016

Corse (2) : le Cap Corse

En route vers le Cap Corse

La Balagne nous a enchantés. La suite ? Vers le cap Corse, l'isula di isula, « l'île de l'île ».


Nous longeons le désert des Agriates. Halte à Nonza, petit bijou accroché entre ciel et mer ; Café de la Tour petit bistrot sous les platanes, fromage et vin corses ! 

Perché au-dessus de la mer, cerné par le maquis, Nonza est le point d'orgue de la route en corniche qui longe la côte ouest du Cap Corse.


« Terre déchiquetée, âpre et magnifique, forgée par une histoire tragique qui a sculpté les hommes »
Pascal Paoli
Le sentier des Douaniers

Nous nous installons à la Casa di Babbo à Tomino, sur les hauteurs de Macinaggio pour quatre nuits.


Point de départ du sentier des Douaniers du cap Corse, de Macinagio à Centuri. Le maquis entre la baie de Tamarone et la Pointa di Agnello est en fleur, superbe.


Nous superposons nos souvenirs de la Pointe du Raz, de la lande du Cap Fréhel face à la réserve des îles Finocchiarrola, domaine des Goélands d'Audouin, des Goélands leucophée et des Cormorans huppés.


La chapelle Santa Maria

Nous quittons le bord de mer pour pique-niquer à l'abri de la chapelle Santa Maria parmi les senteurs et les couleurs du maquis.


L'arbousier domine cette végétation arbustive, assez basse, composée de cistes, de bruyères, de lentisques, d'asphodèles et autres plantes buissonnantes.


Quelques touffes de chênes verts ajoutent des notes plus verdoyantes.


L'île de toutes les beautés, une île verte !



Les tours génoises

Quatre siècles d'occupation génoise ont marqué le paysage de Corse. Afin de se protéger des razzias barbaresques, de la gourmandise des États rivaux, Gênes fortifia sa colonie dès le XVe siècle.


Depuis un petit col, nous en découvrons quatre, alignées : celle de Finocchiarla, celle de Santa Maria (photo), d'Agnello et au loin celle de l'île de la Giraglia. Par beau temps, nous apercevons les îles de Capraia et d'Elbe.


Barcaggio et Centuri…

Temps lumineux et calme, alors que le vent peut souffler très fort au nord du cap Corse… 120/140 km/h et plus.


Ce jour-là, la baignade est possible à Barcaggio, la plage où les vaches viennent pratiquer le farniente. Puis nous descendons jusqu'au port de Centuri presque désert en ce début de saison.


Un croquignolet port de pêche (dixit le Routard) : premier port de pêche langoustier de France ! Nous savourons un excellent saint-pierre à l'estragon au U Cavallu di Mare… Et au dessert ? Un fiadone bien sûr !


Sur la route de Rogliano

Au retour de Centuri, nous quittons le bord de mer, passons au pied du moulin Mattei et découvrons Rogliano, beau village perché, dominant la mer…


Lorsqu'elle était capitale du cap Corse, Rogliano a compté jusqu'à 4 000 habitants. Aujourd'hui : ruines de châteaux, de tours fortifiés…


Et aussi, sur la route, les tombes d'« Américains », ces expatriés partis faire fortune au Venezulea, au Mexique, au Pérou, à Cuba et revenus sur l'île pour leur dernier sommeil…

Erbalunga et autres marines…

Nous quittons la Casa di Babbo… se laisser glisser le long de la côte est, se poser un instant dans les marines


Le cap Corse abrite des criques secrètes, des marines, au creux des anses protégées et des routes en lacets…

Marines de Meria, de Luri, de Porticciolo, de Pietracorbara, de Sisco et d'Erbalunga : la « vraie et authentique marine du cap Corse ! ».

Puis nous contournons Bastia, avant d'aborder le Nebbio

samedi 16 avril 2016

Corse (1) : La Balagne

Arrivée à l'Ile-Rousse

Nous débarquons en début d'après-midi sur les côte de la Balagne et nous voici à la Casa Musicale à Pigna où nous savourons notre première Pietra ambrée, la bière corse à la châtaigne !

http://www.casa-musicale.org/frameset.php?page=/index.php?hotel-corse

Quelques pas dans le village de Pigna, l'un des plus anciens de Corse, et nous sommes déjà sous le charme de la Balagne… Le séjour s'annonce divinement bien…


Nous dînons au couchant, face à la citadelle d'Algajola où nous poserons nos valises demain pour trois nuits.

Pigna et Sant'Antonino

Le luxe pour nous est de partir en randonnée directement depuis la chambre, sans passer par la case voiture ! Le premier matin, nous chaussons et partons avec le pique-nique, à travers une campagne verdoyante vers le couvent de Saint-Dominique.


À deux pas, Sant'Antonino, un nid d'aigle médiéval accroché à un éperon de granit. Découverte à pied bien sûr, de ses venelles pavées, de ses voûtes suspendues… Et une autre Pietra ambrée à la terrasse panoramique du Bellevue où l'accueil est chaleureux…


Concert à Pigna

Rapide installation dans la citadelle d'Algajola, chez Maud, à U Castellu
et nous revoici attablés à la terrasse de la Casa Musicale à Pigna ! Un concert est donné ce soir à l'auditorium : Pigna est l'épicentre de festival de la Voix, de Groupes corses.

À 21 heures nous sommes installés dans l'étonnant auditorium, en brique de terre crue, sans coffrage. Près de deux heures en compagnie des musiciens et chanteurs du groupe A Cumpagnia
Dans le cirque de Bonifato

Ce matin là, le vent est violent autour de la citadelle d'Algajola. Nous filons vers l'intérieur, en direction du Mont Cinto, le point culminant de l'île à 2 706 m, coiffé de blanc. Ici tout est paisible !

Nous voici prêts pour effectuer la boucle de Ficahiola. Quatre heures d'immersion dans une nature de toute beauté : le cirque de Bonifato est, avec le massif de Bavella, le plus bel ensemble d'aiguilles de Corse.

Un espace minéral grandiose teinté par le rose du granit et la présence majestueuse des pins laricio.
Lou, ma bien aimée,

respire la douceur

d’être là ensemble !

Aimer à loisir,

aimer et marcher
au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés

de ces ciels brouillés
pour mon esprit ont les charmes

si mystérieux 
d’être Deux.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

luxe, calme et volupté.

Des rochers luisants,

polis par les ans,

décorent notre regard ;

Les plus rares fleurs

mêlant leurs odeurs
aux vagues senteurs des pins…
La splendeur du lieu,

tes yeux émerveillés
à mon âme en secret

murmurent en mots bleus :
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

luxe, calme et volupté.

D'après L'Invtation au voyage
de Charles Baudelaire


De Galéria à Calvi

Pas facile de revenir à la civilisation après une telle immersion ! Nous étirons le temps jusqu'à Galéria pour suivre ensuite la route tout en virages jusqu'à Calvi.

Nous longeons la mer Méditerranée dans une contrée parmi les plus spectaculaires de l'île. Une route côtière très étroite, déserte (parce que hors saison !), sinueuse, à flanc de falaise… Au couchant tout est doré, ambré comme la bière dont nous rêvons…
On n'y croyait plus ! Aucun village sur cette route en corniche ; seules quelques traces d'une ancienne activité minière de fer et d'argent…
Et peu avant Argentella, à Ferayola, une terrasse vide d'un restaurant se dore face au couchant… L'ouverture est prévue pour le lendemain ! Qu'à cela ne tienne ! Le patron en pleins préparatifs, nous accueille : une Pietra ambrée, bien sûr ! Merci !

Nous nous laissons glisser jusqu'à Calvi, à U Casanu. Une petite salle où Monique nous accueille très gentiment. Dégustation de beignets de légumes, poulpes rôtis et un délicieux fiadone, avec sucre en poudre et aqua vita !



La Balagne ? Nous avons adoré ! Demain, cap au nord, vers le cap Corse !

samedi 9 avril 2016

Évasion en Corse…


Embarquement pour l'Ile-Rousse

La Corse n'est pas une région que l'on visite.
C'est presque un monde d'où l'on revient…

Le temps y est long, immobile…

Tout voyageur qui débarque est saisi par ce rocher battu par les flots. Il est aussi touché par cette étrange alchimie de rudesse et de majesté qui en émane…

Kipling dépeignait la Corse comme « un relief sculpté par des mains de géants »

Cette Corse qui intrique, et qui fit dire au grand Malraux qu'elle était et resterait une « énigme ».
Oui, il y a une sorte de mystère chez nous, et cela n'a rien à voir avec la beauté frappante des paysages…
Simon Renucci, maire d'Ajaccio.
Extraits du discours d'accueil de Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France,
le 12 novembre 2012

samedi 2 avril 2016

Premier Avril + Un




Saumon

C’est à la lame souple qu’on tranche l’escalope en plein corps du saumon,
C’est du bout des doigts qu’on débusque l’arête,
C’est à la pince à épiler qu’on la retire,
C’est du plat de la  hache, entre deux feuilles huilées, qu’on la raplaplate,
C’est à la poêle sèche qu’on la cuit par 25 et 15 secondes seulement,
C’est par la queue qu’on équeute l’oseille qui fera sauce,
C’est par l’échalote, le vin blanc et le vermouth qu’on la calme,
l’agaçante oseille,
C’est par la crème qu’on la crème et par le citron qu’on l’énerve,
C’est par le poivre et le sel qu’on la bénit,
cette sauce dans son assiette chaude,
C’est par simple gourmandise qu’on s’y rue.

Ce poème de l’escalope de saumon à l’oseille a été composé par
Monsieur Pierre Troisgros ?

Et avec ça, Monsieur Jean ?

Un Meursault.

Paul Fournel Le Bel Appétit P.O.L