jeudi 31 mars 2016

Pâques à Oléron (2)


À Oléron, nous reviendrons ! Avions-nous dit, à Pâques dernier à notre retour — voir Pâques à Oléron (1) du 10 avril 2015—.

Eh bien nous y revenons ! Nous y arrivons dès le vendredi soir. Nous posons nos vélos et autres minces bagages Aux Sarments, chez Rosa et Fred Coulon, au milieu des vignes, tout près de Saint-Pierre d'Oléron.

Dès le lendemain, après l'excellent petit déjeuner, nous enfourchons nos bicyclettes et partons sur les pistes cyclables, là, à deux pas de la chambre mauve.
Cap vers le nord ! La Fromagerie, Saint-Georges-d'Oléron, deux crêpes et une bolée de cidre à la crêperie du Douhet qui sort de son hivernage, La Brée les Bains, Saint-Denis d'Oléron et… nous voici sur la grève au pied du phare de Chassiron (photo 1).

Les bernaches déjeunent sur la grève avant de siester sur la lande (photo 2).

Alors que le vent nous poussait à l'aller, nous devons pédaler dur au retour le long de la côte sauvage… Le soir, nous passons un moment chaleureux près de la cheminée à De l'Île aux Papilles (une cuisine 100% maison, produits locaux & de saison) chez Sarah et Sébastien, un restaurant tout jeune et fort agréable, avec un délicieux vin de l'île.

Ciel gris et bas le dimanche de Pâques ! Cap à l'est, et à la sortie de Saint-Pierre, à La Boirie, charmant hameau, halte au pied d'un Ceanothus arboreus « Trewinthen Blue » (photo 3).

Nous voici dans le Marais de l'Éguille (photo 4), notre horizon préféré… Là, nous serpentons dans un univers exceptionnel puis descendons de notre petite reine : écouter le vent dans les roseaux, suivre l'envol d'un échassier, la course des nuages papillons, tout en croquant une pomme devant l'atelier d'un peintre… 
http://www.saint-pierre-oleron-tourisme.fr/eguille.php

Poursuivre jusqu'au pont de la Perrotine avant Boyardville, rouler à l'abri dans la forêt des Saumonards avant d'affronter à nouveau le vent en direction de l'ouest, par Sauzelle (photo 5).
Le silence

T’as remarqué, une feuille tombe pour toi !
Le silence est comme une fée qui t’ouvre la fenêtre.
Vois-tu, l’ombre se pose tel un tapis à tes pieds !
Le pays se décore, les clochers,
les nuages, les chiens blancs à l’horizon,
il faudrait que tu sois aveugle
pour n’être pas saisi d’un feu intérieur léger et doux :
de l’enthousiasme.

T’as remarqué, une feuille tombe pour toi
et t’accorde la pomme de l’arbre à l’automne.

Johannes Khün
À qui appartient ce long cortège de nuages blancs ?

vendredi 25 mars 2016

Merci patron !

Ce moment de débandade patronale est un vrai bonheur

Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabricait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a délocalisé en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, et qui risque désormais de perdre sa maison.

C'est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver. Par l'amour. Il ira porter la cas Klur à l'assemblée générale de LVMH, bien décidé à toucher le cœur de son PDG, Bernard Arnault. Mais ces David frondeurs pourront-ils l'emporter contre un Goliath milliardaire ?

Du suspense, de l'émotion, de la rigolade : nos pieds nickelés picards réussiront-ils à duper le premier groupe de luxe du monde, et l'homme le plus riche de France ? 

« Le millardaire et les corsaires »

Merci patron ! laisse au placard les violons, le pathos, les commentaires apitoyés. Le film raconte une bagarre : celle d'une bande de David joyeux et astucieux qui affronte un gang de Goliath pompeux et peureux. Tous les coups sont permis, et surtout les plus drôles : ici, la lutte des classes emprunte sa chorégraphie aux récits de corsaires et à … Gaston Lagaffe.

Serge Halimi & Pierre Rimbert du Monde Diplomatique

« Le rire contre les riches »

L'humour et la dérision font partie du combat contre la loi d'airain des riches, car le rire désacralise le pouvoir. Après Merci patron ! l'énergie positive, l'envie d'impertinence, le besoin d'en découdre, l'enthousiasme de la transgression envahissent le spectateur et disent la réussite d'un projet de désacralisation de celui qui est l'une des figures les plus connues des dominants.

Monique & Michel Pinçon-Charlot, sociologues

lundi 21 mars 2016

Un printemps gourmand : Lecture musicale


À table
avec les poètes
du XXe siècle

Octobre 2015,  Le Bel Appétit de Paul Fournel se pose en douceur dans notre boîte aux lettres…

Magnifique cadeau de Raymond depuis Alès. C'est l'automne et nous cherchons justement un cadre à  notre projet pour le Printemps des poètes à venir…

Table des matières : Saumon, Huître, Ratatouille, Le Mangetout, Regarder cuire, Chocolat, etc. 

Voilà, nous tenons notre menu : les poètes du XXe,
nous les mettrons à table !

Il n'y a pas de hasard dans la vie ! Il n'y a que des rencontres !

Catherine et son accordéon ont surgi comme par enchantement ! 
Et la voici embarquée dans l'aventure poétique, répétitions à partir de février, ajustement des textes, le menu se compose, s'élabore avec gourmandise…

Le 18 mars à 18 h 30, dans la magnifique Salle des Jacobins de la Médiathèque de Saintes, nous sommes prêts… Allons, passons à table avec quelques amoureux des mots, connus, peu connus ou inconnus : Pierre Ardouin, Guillaume Apollinaire,  Frédéric Dard, Philippe Delerm, Paul Fournel, Roger Lahu, Géo Norge, Raoul Ponchon, Francis Ponge, Léon Guillot de Saix, Jean-Pierre Verheggen, Christiane Veschambre…



Dis-moi ce que tu manges :
je te dirai ce que tu es.


Le végétarien n’est pas difficile :
tout ce qu’il demande,
c’est une salade de trèfles
à quatre feuilles.

Mais rien ne vaut grillé
le morceau de boudin.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce
clairement.
Ce qu’on mange avec goût se digère
aisément.

Même la nourriture spirituelle
demande à être assaisonnée
d'un peu de sel.
Gourmandise

Je veux te célébrer
dans une ardeur suprême,
Muse aux baisers de miel,
ô Muse des gourmands.
Toi de qui l’amour simple
ignore les tourments…
De ton urne de sucre
il coule de la crème.
Tes lèvres sont de fraise
et tes yeux de réglisse,
Des pétales de rose adorables on fit
Tes ongles délicats
que du sucre confit ;
Une ambroisie exquise en ton verbe
Se glisse…
Toi seule satisfais
mes sens inapaisés,
Ta langue est un fondant,
tes dents sont des amandes.
Viens, je détaillerai
tes voluptés gourmandes.
Apparais-moi, je vais te manger !


Hymne au vin pur

Bois du vin pur ! Du vin de feu !
Du vin qui rit !
Et qu’un cep merveilleux
enlace ton esprit !
Car cette terre,
d’où cette vigne s’élance,
Un jour t’engloutira
dans l’éternel silence !
Bois du vin rouge ou blanc !
Sa vivante couleur
Te mettra dans le sang
la magique chaleur
Qui fait monter l’amour
à ton cœur solitaire !
Bois du vin pétillant
qui fait bondir ton verre !
Bois le vin du bonheur,
et le vin de l’oubli
Et quand l’automne d’or,
sur le jardin pâli,
Tend son brocart divin
où le ciel se prolonge,
Bois le vin du désir
et bois le vin du songe !

dimanche 13 mars 2016

Des Gascons en Saintonge…

En direct du Gers, ils sont arrivés jusqu'au Pavillon de la Gare avec des gourmandises plein les bras !

Nos joyeux amis découvrent la Saintonge. Jean-Bernard de retrouver des traces d'un passage lointain… Ersilia* de rêver d'océan ! Nous y allons sous un ciel annonciateur d'un printemps tout proche !

Autour de la table, les palais se régalent, les esprits évoquent les beautés du monde et ses violences…

La dégustation de l'armagnac de Ténarèze accompagne des lectures gourmandes…

mardi 8 mars 2016

Le Printemps des poètes 2016


L’enfant bleu

Un enfant bleu casqué d’étoiles
Il se mesure avec l’espace
Mer et ciel l’acte d’horizon
Prolonge sa ronde chanson
Quand il la joue à pleines voiles.

Grave et dur cassant les carreaux
Avec les cailloux qu’il expire
Il demeure dans l’indigo
Le temps d’aimer les oiseaux.

Il s’agite sous mes paupières
Comme un oiseau multiplié
L’enfant qui cerne la lumière
Avec les bras qu’il a gagnés.

Pas une main pas un visage
Sa présence est une couleur
Pas une voix mais un message
Il dissout mes plus vieux nuages
L’enfant loué par sa rigueur.

Angèle Vannier,
in Choix de poèmes, Seghers