Au jardin de la Couture…
C'est à Saint-Jean-d'Angle
au sud de Rochefort
près de l'abbaye de Trizay
Agnès et Jean-Pierre
accueillent les amoureux
de beaux jardins…
Là, Fanny et Catherine
proposent des lectures
en musique, en liberté
au gré des nuages
des caprices du printemps
des humeurs de juin…
Chacun arrive à petits pas
s'avance, sourit, déambule
puis se pose, là sur un banc
là sur l'herbe, sous la tonnelle
attrape au vol les mots
ou choisit une histoire…
À quoi sait-on que l'on est là où il faut ? C'est quelque chose
d'impalpable, une présence invisible sur la mousse, les troncs des arbres que
l'on enserre avec ferveur, la lumière à travers les feuilles. Un jour on
comprend en voyant une carte géologique. On est sur une langue de terre
calcaire, l'éperon, le fer de lance du synclinal de Saintes. Alors il y a des
chênes verts, alors il y a des carrières. La pierre est belle et va bâtir Boyard, la Bristière, la Limoise.
Pour Julien Viaud, c'est le premier voyage et c'est tous les voyages. Le mercredi soir, il quitte Rochefort et sort de ses remparts à pied. Il entend les quolibets au sujet de ses gants, de sa mise, traverse le fleuve en yole. De l'autre côté, tout est changé. Il s'exalte au milieu des chaumes, monte dans la charrette des amis de ses parents. De ce moment il a rêvé toute la semaine.
Ici tout est plus intense, les parfums, les orages, les étoiles, la lumière. Tout est à la fois inconnu et connu, universel et unique : c'est un carré de vie, une enceinte de pierre qui tient l'enfant à l'abri pour rêver aux choses effrayantes, pour tenir dans la main ce qui est séculaire ou plutôt millénaire, druidique. Un jour le jardin sera peigné et le mur relevé mais on aura toujours ce sentiment d'un havre qui n'a pas changé. On continuera à s'asseoir avec Julien, à cheval sur le mur, toujours au même endroit. On déguisera le paysage pour en faire son Brésil et le nôtre.
On descendra lentement du mur, on foulera au pied le thym et le serpolet et on ira courir au petit bois voisin, mourir aux vibrations de l'angélus.
Fanny Toison
Extrait de Vivre Rochefort & rêver d'océan
Le Croît Vif
Tu sens l'été, chérie !
Nous louons ce jardin :
fruit de poésie
de mille attentions
de surprises colorées
tu t'émerveilles, tu ris…
Une balançoire vide
rêve au-dessus
de fleurs jaune d'or
ou rouge géranium…
tu sens l'été chérie ?
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