vendredi 4 novembre 2016

Forcalquier et ses environs dans les Alpes-de-Haute-Provence

Dans la montagne de Lure

Lure ! J’écoutais le son du mot, j’écoutais le mot tinter sur l’écho du mur, et, aussitôt, la tête pleine d’herbages, le jeu recommençait. Lure ! […]
 

J’écoute : Lure !Je suis sur les aires, et c’est un soir de vent. Je dresse ma blouse comme une voile et je navigue entre les gerbiers. J’invente toute une odyssée avec des monstres, des ports aux bras ouverts, de bonnes îles mamelues comme des nourrices. […]

Lure ! Me voilà hanté par ce mot. J’avais pris la canne de mon père et je marchais du pas des pionniers. Je voulais sortir de ce trou d’herbes où la ville ronronnait au chaud, me hausser sur le dos de chèvres des collines, et voir… voir ce pays d’au-delà. Le ciel, là-bas, était pareil à de l’eau claire.

Jean Giono « Le rêveur des montagnes »
Le prieuré de Ganagobie

Le site est magique et son nom l'est tout autant, un nom  à la consonance étrange venu d'une autre planète ou d'un monde parallèle ! Le prieuré est localisé entre Lurs et Sisteron sur un plateau qui domine la vallée de la Durance. La route serpente sans se lasser parmi une forêt mixte de chênes verts et de pins d'Alep, elle grimpe aussi avec la même ténacité jusqu'à atteindre son but.

Nous arrivons là haut : tout est calme, la chaleur est accablante en ce début d'après-midi et les rares visiteurs déjà présents attendent prudemment la fin de leur pique-nique pour reprendre des forces et s'aventurer au soleil.

Extrait du blog de Michel Carlué
La lavande est l'âme de la Haute Provence (Jean Giono)

Qu'on l'aborde par la Drôme, par le Dauphiné ou par le Var, cette terre offre ses étendues désertes, couvertes de violet et de parfums. Dans les solitudes de la montagne de Lure, la lavande sauvage s'étale à perte de vue... 
Les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées. Il suffit ensuite d'un bouquet de lavande pour qu'il vous soit parlé de ces libertés essentielles qui sont le charme de ces hautes terres. Fussiez-vous alors dans de lointaines Amériques, en Chine ou au Béloutchistan, perdus dans des livres austères ou naufragés dans des drames personnels, sociaux ou cosmiques, c'est la liberté, c'est la fraîcheur, le calme et la grandeur de la Haute-Provence qui vous visitent, vous tirent brutalement vers elles et vous animent.
Jean Giono, Provence,

1 commentaire:

  1. Tu me donnes envie de relire "Un de Baumugne", un roman que j'avais découvert à l'adolescence. Merci JP pour cette petite madeleine.

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