mardi 21 février 2017

Paterson, notre coup de coeur…

Un certain art de vivre, de voir…

Laisse-moi le temps, le temps.
Quand j’étais petit garçon,
je conservais un livre dans lequel, de temps
à autre,
je pressais des fleurs jusqu’au jour
où j’eus une belle collection.

L’asphodèle, comme un présage, en faisait partie.
Je t’apporte, ressuscité, un souvenir de ces fleurs.

Elles étaient suaves quand je les pressais
et conservaient
longtemps de leur suavité.
C’est un parfum curieux, un parfum moral,
qui m’amène
auprès de toi.

La couleur
disparut la première.
Je dus relever
un défi, ta chère personne,
moi, simple mortel, gorge de lys à l’oiseau-mouche !

Une richesse infinie, pensai-je, me tendait les bras.
Un millier de thèmes dans une fleur de pommier.
La terre, en sa prodigalité, ne nous refusait rien.
Le monde entier devint mon jardin ! […]




William Carlos Williams (1883-1966), Asphodèle

Poème sur le pouce

J'ai mangé les prunes
qui étaient dans le frigo
pour le petit déjeuner
pardonne-moi
elles étaient délicieuses
si sucrées et si fraîches

William Carlos Williams Juste un mot

jeudi 16 février 2017

Dans la cuisine…

Ustensiles

Il est onze heures et demie, heures des ustensiles qu'on ne trouve pas. Toute la ville crie par ses fenêtres ouvertes :
« Où est le grand couteau ? »
lance le père du délinquant en sortant le gigot.
« Ma Douce où as-tu mis la râpe ?»
demande l'amoureux.
« Vite un faitout ! » hurle le paresseux.
« Où est passé mon batteur ? » s'écrie le musicien.
« Une pincée de sel » réclame l'ennuyeuse.
« Qu'on me donne un rouleau » supplie le surfeur.
« Une sauteuse ! » exige le frustré.
« Si seulement j'avais un petit tamis », gémit la célibataire.

Paul Fournel Le Bel Appétit

mardi 14 février 2017

Saint Valentin…


Hâte-toi de bien vivre
et songe que chaque jour
est à lui seul une vie.
Sénèque


La joie d'être à la fenêtre

La joie d'être à la fenêtre
je l'ai chaque jour, avec Toi…

J'entends la mésange annoncer
l'arrivée proche de l'hirondelle…

Je vois les bourgeons d'espoir
fleurir sur l'herbe des prés…

De ma bouche à ta bouche
soufflent les ors à venir
Ensemble, nous avons
la joie d'être à la fenêtre
chaque jour, avec Amour…

Jean-Paul C.

jeudi 9 février 2017

Un certain regard



Quand Nina…

Quand Nina nous regarde,
on voit tous les horizons
toute la rondeur de l’immensité
jusqu’au cœur de sa prunelle


Quand Nina nous regarde
on entend le murmure
du jour plein et suspendu
que rien ne peut effacer

Quand Nina nous regarde
on sent le souffle du désir
de l’oiseau au bord du nid
prêt à caresser tous les vents


Quand Nina nous regarde
on devine les velours colorés
d’une lune aux doux rayons
d’ici, de rêve et d’infini


Quand Nina nous regarde
on devine dans son élan
les mystères d’un monde
à venir, inondé de lumières
de musiques,  de couleurs…


papyLLon
06 février 2017