mardi 21 février 2017

Paterson, notre coup de coeur…

Un certain art de vivre, de voir…

Laisse-moi le temps, le temps.
Quand j’étais petit garçon,
je conservais un livre dans lequel, de temps
à autre,
je pressais des fleurs jusqu’au jour
où j’eus une belle collection.

L’asphodèle, comme un présage, en faisait partie.
Je t’apporte, ressuscité, un souvenir de ces fleurs.

Elles étaient suaves quand je les pressais
et conservaient
longtemps de leur suavité.
C’est un parfum curieux, un parfum moral,
qui m’amène
auprès de toi.

La couleur
disparut la première.
Je dus relever
un défi, ta chère personne,
moi, simple mortel, gorge de lys à l’oiseau-mouche !

Une richesse infinie, pensai-je, me tendait les bras.
Un millier de thèmes dans une fleur de pommier.
La terre, en sa prodigalité, ne nous refusait rien.
Le monde entier devint mon jardin ! […]




William Carlos Williams (1883-1966), Asphodèle

Poème sur le pouce

J'ai mangé les prunes
qui étaient dans le frigo
pour le petit déjeuner
pardonne-moi
elles étaient délicieuses
si sucrées et si fraîches

William Carlos Williams Juste un mot

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