Francis Jammes - voir Pays Basque (2) du 28 décembre 2014 - appelait les Pyrénées "les rives du ciel". Le poète savait ce qu'il y a de furieux et de déraisonnable dans les eaux pyrénéennes.
Près des montagnes
je suis né,
Et je sens bien maintenant
que dans mon âme
Il y a de la neige,
des torrents couleur de givre
Et de grands pics cassés
où il y a des oiseaux de proie
Qui planent dans un air
qui rend ivre
Dans un vent qui fouette
les neiges et les eaux.
Le Pibeste
Nous voici à Ouzous (550 m), en amont de Lourdes, dans le Lavedan autre nom du bassin du gave de Pau.
Depuis la maison Mayou, ce matin là nous partons sur les pentes du Pibeste (1349 m).
Aucune difficulté dans cette douce ascension ; les haltes sont fréquentes afin d'apprécier les rives du ciel à l'horizon. Exposition plein sud, d'où la présence d'une végétation méditerranéenne sur ce versant pratiquement jamais enneigé...
Le lac de Gaube est une initiation. Ici commence la haute montagne. Ici on peut rêver à d'autres horizons, aux sommets de neige et de glace où l'on ira un jour. Ici on prend la mesure d'une démesure. On se rappelle Victor Hugo : Lac de Gaube. treize cents pieds. Notre vieille Notre-Dame s'y entasserait six fois sur elle-même avant que la haute balustrade de ses tours parvînt à la surface de l'eau. On y plongerait la Grande Pyramide, on y poserait sur Chéops le Munster de la cathédrale de Strasbourg et sur le Munster la flèche d'Anvers sortirait au-dessus du lac comme la pointe du mât d'un navire naufragé.
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