lundi 18 août 2014

Auvergne (3) : entre mont Mezenc et Gerbier-de-Jonc



Le massif du Mézenc
Nous voici à l'extrême sud-est de l'Auvergne, à 1 753 m d'altitude, dans la partie la plus sauvage de la Haute-Loire.
Ultime verrou volcanique du Velay oriental avant le Midi : la ligne de partage des eaux suit la ligne de crête de ces montagnes servant de frontière entre l'Auvergne et le Languedoc. Au sud, les cours d'eau dévalent vers le Rhône et la Méditerranée au contraire, sur le versant nord, ils s'en vont vers l'Atlantique.
À moins de 10 km, la Loire jaillit au pied du Gerbier-de-Jonc.

Des paysages exceptionnels

«  Je  n’imaginais pas qu’il y eût au cœur de la France des contrées si étranges et si imposantes. C’est ici un pays sans chemin et sans guides, sans facilité de com- munication et où il faut conquérir toutes ses découvertes au prix du danger et de 

la fatigue. les gens qui l’habitent ne le connaissent pas plus que les étrangers.  (…) C’est la France centrale avec tous ses vésuves éteints et revêtus d’une splendide végétation.… Tout est cime et ravin. »

George Sand Le marquis de Villemer  (1861)
Écrit suite à un voyage en Auvergne du 28 mai au 29 juin 1859


« C’était dans le mois des vacances, quand on m’exilait chez mon grand-oncle le curé, au sommet du mont Mézenc. On y arrivait sur de lourds chevaux de campagne, par les chemins pierreux, les bois sauvages. La route était affreuse et belle : on marchait la moitié du temps entre des rochers, sur la lave éteinte des volcans. Des pierres grises, au flanc verdâtre, dormaient sur leur ventre énorme comme des monstres jetés là par un déluge, et sur la terre des torrents avaient creusé des routes comme des cicatrices… »
Jules Vallès La Rue (1866)
Né au Puy-en-Velay, Jules Vallès a  passé des vacances à Chaudeyrolles au pied du Mézenc


Aux sources de la Loire


La Loire prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc, à 1 551 m d'altitude… Il est un temps où tous les écoliers l'apprenaient par cœur à l'école. De là, le plus long fleuve de France (encore sauvage ?), va parcourir plus de 1 000 km.

Nous voici au sommet du Gerbier situé en Ardèche, les vents tourbillonnent mais le panorama est époustouflant. N'allez pas imaginer que nous sommes entourés de « gerbes de joncs » ! Ce volcan endormi (un suc) porte un nom d'origine pré-celtique signifiant la montagne aux rochers
La première coulée du fleuve (source géographique)

Frédéric Kopp qui a consciencieusement étudié l’hydrographie de toute cette région, estime que le plus long des ruisselets dont la réunion forme la Loire vient du cirque des Moutons, sur le versant sud du Pradoux, à 5 km environ au nord-nord-ouest du Gerbier. Ce ruisseau est deux fois plus long que celui auquel on réserve traditionnellement le nom de Loire.  

« Sur les pentes du Pradoux et dans ses alentours immédiats naissent à environ un kilomètre les unes des autres trois rivières vagabondes : le Gage, la Veyradière et la Loire, lesquelles, après leurs courses divergentes autour de cette belle région, se retrouvent au site enchanteur du lac d’Issarlès. La Loire continue vers le sud jusqu’à Riotord, puis brusquement va vers le nord-ouest. (…) »

Chronique géographique – Annales de Géographie 1936 – A. Meynier

À La Retrouvade

C'est depuis La Rochette, entre mont Mézenc et Gerbier-de-Jonc, chez Fabienne et Norbert, que nous avons goûté quelques-unes des beautés de ces paysages auvergnats.


Très bien situé,  à la limite du Velay et des Cévennes, face à un horizon de sucs, proche de Les Estables, le village le plus haut de Haute-Loire à 1 343 m, La Retrouvade est un lieu enchanteur.


Dans leur ferme ardéchoise, havre de paix planté là, toit unique dans le paysage, Fabienne et Norbert offrent une vraie présence au monde, en harmonie avec l'environnement.

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