mardi 19 janvier 2016

Au-delà des montagnes


Fresque contemporaine sur trois décennies

Quel cinéaste est assez fou pour vouloir, et pouvoir, montrer un changement de civilisation dans son pays — et au-delà —, sur un quart de siècle ? Jia Zhang-ke, le plus grand réalisateur chinois en activité y parvient.

Son sujet, il l'a trouvé devant chez lui : la Chine, cet empire en pleine mutation qui s'est éveillée, jusqu'à devenir la première puissance mondiale. Mais à quel prix…

C'est le propos de toute son œuvre (mais il n'a que 45 ans), presque plus humaniste que politique : l'humain pris dans des transformations économiques, géographiques, urbanistiques, des transformations si brutales qu'on se demande comment cet homme — si petit par rapport aux rivières qu'on détruit ou qu'on détourne, par rapport aux grandes villes et aux barrages qu'on construit, si fragile — fait pour continuer à vivre.

Au-delà des montagnes, trois parties, trois époques (1999, 2014, 2025) : avec sa fougue romanesque, Jia Zhang-ke met en scène une glaciation progressive des rapports humains, une « éclipse » des sentiments, sur fond de matérialisme, de technologie et de migration sans fin…

Extraits de Les Inrock (18 décembre 2015)
et de Télérama (23 décembre 2015)

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