Les Vingt-Cinq Sources
Partir du parking de Ravaçal à 1064 m d'altitude sur le haut plateau, à l'ouest du Paùl da Serra…
Venir ici afin de se faire une idée de la forêt primaire de Madère, la laurisylve : forêt subtropicale humide que l'on retrouve sur les îles de la Macaronésie (Açores, Madère et les îles Canaries).
C'est un univers moussu, saturé d'humidité qui recouvre les ravins et les pentes de l'ouest madérien.
Au départ de la Maison forestière de Rabaçal, des vues superbes entre fougères
et bruyères, sur la Ribeira do Alecrim, la rivière du romarin…
Nous voici en pleine laurissilva, relique vivante de la forêt primaire qui grouille de plantes assez phénoménales, comme l'arbre à muguet ou le laiteron en arbre. Les lichens, très réactifs à la pollution, sont de vrais bio-indicateurs : leur présence sur les branches témoigne de l'exceptionnelle qualité de l'air ambiant.
Longer la levada das Vinte e Cinto Fontes : le canal aux vingt-cinq sources jusqu'au cirque de basalte, tapissé de fougères, où ruisselle l'eau de vingt-cinq-sources (photo 2).
Aux portes d'un autre monde
Ce matin-là, nous suivons à contre-courant l'étroit canal qui achemine depuis le XIIIe siècle l'eau du Chaudron vert (Caldeirão Verde) vers les terres de Santana (notre base) et de Faial.
Là, nous sommes aux portes d'un autre monde. Une jungle immaculée, fascinante, à la limite du réel. Où le vert est aussi entêtant que le silence. Où toutes les plantes poussent sans frein : joubarbes et laiterons, lauriers de Madère et bien sûr fougères arborescentes.
Le sentier est parfois encombré de racines, se fait de plus en plus étroit, mais les passages délicats ont été sécurisés : il ne faut pas avoir le vertige ! Le rideau végétal ménage ça et là quelques fenêtres sur le paysage : ainsi du Lombo dos Cedros, le regard embrasse l'océan et toute la vallée qui sépare Santana à l'est de São Jorge à l'ouest.
Prudence encore au passage étroit du Corrego Queimadas, la levada franchit par un pont une vallée humide, émaillée d'euphorbes (figueira-do-inferno) et de géraniums (pãssaras).
Après une cascade suit une série de quatre tunnels (nous sortons nos lampes), un court, un long, un autre percé de baies et à la sortie du quatrième un spectacle grandiose : vue plongeante sur les gorges de la Ribeira Grande…
Nous nous faufilons à travers les fougères jusqu'à un cirque aux parois abruptes : le fameux Caldeirão Verde et sa cascade de plus de 150 m ! Et nous commençons le retour…
Tout au long de cette randonnée, nous avons été en admiration devant les murs de végétation (photo 3). Nous y reviendrons dans un prochain article.
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