dimanche 3 mai 2015

Rome (2) : de San Clemente à San Giovanni in Laterano


Des églises, des églises…


« Tant d'églises oppressent, si l'on songe au prix que Rome a dû payer pour avoir été choisie capitale du monde catholique : un obscurantisme culturel ininter-rompu, l'absence totale de vie littéraire et théâtrale, la censure exercée sur toute pensée indépendante, Giordano Bruno brûlé sur la place publique (sa statue est dressée sur le campo dei Fiori), les beaux-arts uniquement favorisés par la volonté de puissance et de prestige des papes…
Il faut surmonter l'antipathie causée par la tyrannie des prêtres et entrer dans ces églises pour lesquelles les plus grands artistes étaient bien forcés de travailler, l'Église monopolisant le pouvoir et l'argent. »

Dominique Fernandez ROME

Combien de portes d'églises avons-nous poussées en dix jours ? Chiesa Santa Maria degli Angeli, Santa Maria della Vittoria, San Paolo entro le Mura, San Carlo alle Quattro Fontane, San Andrea al Quirinal, San Luigi dei Francesi, Santa Maria Sopra Minerva,  San Giovanni Battista dei Fiorentini…
… des modestes comme celle dei Santi Quattro Coronati aux fastueuses comme celle del Gesù (principale des églises jésuites de Rome, photo 3) éclatante de lumière avec son autel somptueux en lapis-lazuli et bronze doré destiné au tombeau d'Ignace de Loyola.  On peut être écoeuré par tant de luxe et d'ostentation mais n'est-ce pas cela que nous apprécions dans l'art baroque ? 

Deux basiliques nous ont éblouis : San Clemente (photos 1 & 5) et San Giovanni in Laterano (photos 2 & 4).
San Clemente, avec ses quatre étages superposés, résume l'histoire de Rome que l'on retrouve sous la plume de Julien Gacq Leurs gratte-ciel sont sous terre où chaque siècle les enfonce davantage).  Arrêt sur image dans le cloître de San Giovanni in Laterano avec ses colonnettes incrustées d'émaux brillant tels des joyaux au soleil. Un style particulier cosmatesque : technique d'ornementation  par incrustation de morceaux minuscules de marbres colorés (rouge, vert, noir ou blanc) dessinant des motifs complexes, souvent proches des motifs géométriques islamiques.

Les Cosma ou Cosmati (cosmates) constituent une corporation de marbriers née au XIIe siècle, héritière de l'art de son fondateur Cosma. En rupture avec les techniques romaines de l'Antiquité, les cosmates mélangèrent les motifs géométriques avec des cercles et des bandes de pierre pour créer ces magnifiques pavements multicolores…

Des églises, des églises… certes, mais de toutes les couleurs et avec ravisse-ment… Nous avons déjà envie d'y revenir…

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