lundi 28 avril 2014

De Saintes à Mayotte grâce à Nougaro !


Nougaresque

« Quand le Jazz et la Poésie s’enlacent au grand bal des syllabes qui swinguent »

Ah les hasards de la vie ! Les belles rencontres !

Avec près de trente chansons de Claude Nougaro, Jean-Marc Wickel (au timbre 

nougaresque) et Michel Boudjema (au piano jazzy) ont rendu un hommage 

magnifique au Mage des Mots dans la salle des Jacobins à Saintes !

Et surprise, surprise : Jean-Marc s'est rendu plusieurs fois à… Mayotte et aime

le confetti de l'archipel de la Lune où son fils Julien a vécu plusieurs années et a

écrit quelques articles dans la revue des Naturalistes.

Jean-Marc projette d'enregistrer une chanson sur les kwassa kwassa ! (à suivre)

jeudi 24 avril 2014

Escapade d'avril


Dans la vallée de la Roya

S'échapper de Nice, abandonner sa Promenade


prendre la vallée du Paillon jusqu'à l'Escarène


monter jusqu'au col de Braus à 1002 m d'altitude


reprendre son souffle sur les rives de la Bévera


à Sospel en bordure du Parc National du Mercantour


poursuivre d'autres lacets jusqu'au col de Brouis à 879 m


puis plonger vers la vallée de la Roya et se poser à Saorge…

Carnets de Saorge (extraits)
6 avril

Alors qu'il fait encore nuit, le cri du coq. Plus tard, réveillé par le chant des oiseaux. Dans l'étroite fenêtre, la paroi de la montagne semble verticale et toute proche.
En fin de matinée, Jean-Jacques nous emmène à Tende, puis jusqu'aux bergeries, à mille mètres. En face, les montagnes enneigées qui forment frontière avec l'Italie.
Ce qui ici ne cesse de m'étonner, ce sont ces terrasses que l'homme, dans le passé, a aménagées sur le flanc des montagnes, parfois jusqu'à leur sommet. Travail de titan. que se porte le regard, on voit ces pentes striées par les murs qui retenaient la terre. Une terre pauvre, parsemée de cailloux, et qu'ils travaillaient dans des conditions extrêmement difficiles. Ce que ces hommes ont réalisé au cours des siècles est proprement incroyable. (…)
Charles Juliet P.O.L éditeur 1994

Place Garibaldi à Nice, Lola & son Papa…

On connaît Giuseppe Garibaldi — le Héros des Deux Mondes, un personnage fondamental de l'unification italienne — né à Nice en 1807. Moins connue est son épouse Anita, née au Brésil et décédée à 27 ans à Ravenne…

« Ô fleur de mon pays, douce fleur embaumée,
Ton parfum dans mon sein éveille une douleur !
Comme une voix aimée
De tristesse et d’amour tu fais battre mon cœur.

Mais quand il fallut fuir, lorsque Rome la sainte
Mourut comme un martyr sans pousser une plainte
Anita sans pâlir a suivi son époux… »

Agathe-Sophie Sasserno / Poétesse niçoise (1810 - 1860)

À la Croix-Rousse à Lyon

Malou raconte l'histoire de Lou P'tit Loup et le grand méchant loup de Antoon Krings (gallimard jeunesse giboulées 2014) à Abigail & Philémon.

Quand on est un tout P'tit Loup, quoi de plus excitant que de jouer au Grand Méchant Loup, de faire peur à ses amis et de « croquer » à pleines dents ses parents qu'on aime tant ! Seulement voilà : se retrouver seul en forêt, à la nuit tombée, n'est-ce pas se jeter dans la gueule du... loup ? Toutes ces branches qui craquent, ces ombres qui surgissent de partout, et il est déjà si tard ! Et voilà notre Petit « Méchant » Loup qui réclame sa... MAMAN en pleurant ! Par chance, la nuit, tous les animaux sont gris, mais bien plus gentils qu'il n'y paraît dans le noir ! 

lundi 14 avril 2014

Rêve ou réalité (2)

L'inconnue du Bosphore


Le temps est soluble ce soir-là ; il n’attend rien dans le bar où chaque soir, depuis plusieurs semaines déjà, il vient dissoudre sa solitude byzantine. Là-bas sur la scène étroite, elle se glisse au travers des volutes de fumée, des minces écharpes de tulle percées par les spots de lumière crue. Il est bouleversé par la beauté de cette femme. Il devine un visage taillé dans la lumière et la soie…


Ce soir-là comme presque tous les soirs, le bar Aziyade est plein comme un œuf. Il faut jouer des coudes pour rejoindre ses amis attablés, se cramponner à son verre porté à bout de bras pour aller saluer un visage connu. Ses mains ouvertes, ses bras fluides, ses gestes souples, sa façon de se mouvoir, elle danse avec grâce entre deux musiciens accrochés aux manches de leur guitare…


Il croit voir la belle et mystérieuse Mata Hari se faufiler entre le décor et les musiciens. Une mousseline blanche enveloppe sa silhouette de brume matinale. Vénus évadée d’un Botticelli, déesse drapée du péplos d’Athéna, double de Circé échappée de son île ? Elle danse là-bas, intouchable, elle danse dans un nuage de poussière d’argent de la Corne d’Or…


Les rires, les mots, les bravos ont duré loin dans la nuit. Prisonnier de l’enthousiasme, de la chaleur de ses amis d’un soir, il ne peut s’approcher d’elle perchée là-bas maintenant sur un tabouret noir, enveloppée de fumerolles échappées d’un fume-cigarette infini, loin de tout, loin de tous, au-dessus des têtes joyeuses ou fatiguées, et déjà lourdes du poids du jour…


Il n’entend pas les bavardages pourtant si proches, si présents, parfois pesants des autres, vivants ou fantômes, étrangers à la présence de l’inconnue là-bas perdue au-delà de leurs propres frontières. Il ne voit pas ces mines, ces masques, ces figures, ces figurants attablés, perdus dans leurs aventures drôles ou tragiques, leurs récits déjà dits, leurs récits mille fois répétés…


Arrivé voici plus de trois mois sur une des rives du Bosphore pour une banale formation, sirotant tous les soirs sa solitude passagère  dans un bar différent, il ne l’avait encore jamais vue cette belle inconnue, cette femme fluide glissant entre les nuages des visages assoiffés des autres, des frôlements de la nuit, des tintements des verres rarement vides…

Il ne l’a pas vu quitter le ventre chaud du café. Il ne l’a pas vu écraser sa cigarette, creuser légèrement les reins, glisser du tabouret avec grâce, toucher le sol délicatement, envelopper sa nuque de porcelaine d’un foulard noir, tirer sa robe chair sur ses hanches arrondies, lancer ses jambes de soie et balancer sa croupe parfaite jusqu’à l’évanouissement dans la sortie…


La vue du tabouret vide l’a brusquement assombri, la salle est devenue silencieuse, déserte ; la présence seule de l’inconnue mystérieuse avait peuplé sa soirée habitée maintenant des seules volutes de fumée. Il est seul au monde comme l’enfant abandonné dans la forêt : rester ? sortir ? courir à sa recherche dans les allées de la nuit stambouliote ?


Tel un automate, il se lève, pousse la porte du 19 rue Pierre Loti, respire profondément une dernière fois les parfums du Bosphore. Une ombre de gitane se dissout dans les ténèbres d’une porte cochère ; son corps frémit prêt à s’élancer dans la direction de la fugitive mais il reste cloué sur le trottoir incapable de se mettre en mouvement… Demain, il sera loin, très loin, trop loin…
JeanPaul Colomb

mardi 8 avril 2014

L'île Madame


Point de pont, point de ferry pour atteindre ce confetti

l'île Madame, entre Ré et Oléron, face à Rochefort et Marennes

est accessible à marée basse par la Passe aux Bœufs

depuis le parking de la Garenne de Port-des-Barques

ce jour-là passage à pied possible entre 10h27 et 16h11


On avance, on avance jusqu'au puits des Insurgés

on avance, on avance jusqu'à la Passe aux Filles

là, au bout de l'île où fleurissent les parcs à huîtres…


             L'huître et la perle

Après n'avoir rien pris de toute la semaine,


Un pêcheur trouve une huître au fond de son filet : 

« Rien qu'une huître ! voyez, dit-il, la bonne aubaine, » 

En la jetant sur le galet. 

Comme il s'en allait, l'huître bâille,

Et découvre à ses yeux surpris 

Une perle du plus grand prix 

Que recelait sa double écaille. 

Patience, au milieu du discours le plus sot 

Ou du plus ennuyeux chapitre, 

On peut rencontrer un bon mot, 

Comme une perle dans une huître.

Antoine-Vincent Arnault (1766-1834)

samedi 5 avril 2014

Sur le sentier des Fontaines


L'aqueduc de Mediolanum Santonum (Saintes)

Évasion dominicale en direction de Vénérand

à deux pas du Pavillon de la Gare sur la route de Niort…

À l'époque gallo-romaine, les Romains avaient capté

les sources de Vénérand et du Douhet

pour alimenter les thermes et les fontaines de Saintes en eau potable.

Cet aqueduc souterrain a été sans doute conçu au début de l'Empire romain.

Avec un débit de 12 000 m3 par jour à l'époque de sa construction,

il captait les eaux abondantes des fontaines du Douhet et de Vénérand.

Aujourd'hui, seuls quelques vestiges de cet ouvrage subsistent

dans les environs de la capitale des Santons (photo ci-contre).


Randonnée facile dans les sous-bois de Vénérand

J'ai cueilli ce jour de grand vent, en lisière d'un petit bois

une fleur de pissenlit couronnée de fragiles aigrettes

messagères, porteuses de vœux, à s'envoler déjà prêtes…

Duvets légers, portant la graine, là où la brise veut

d'un souffle léger, j'ai lancé au vent ces plumets tout ébouriffés

chargés de mes rêves colorés vers des lieux secrets…

Dans mon champ, j'ai bien ri sous le regard amusé des oiseaux…


Malou avait disparu là-bas, au bout du chemin de la Garenne…


À l'heure du pique-nique

J’ai retrouvé ma sirène juchée sur une souche en berceau

le verre à la main prête à saluer les couleurs tendres d'avril

j’ai entendu la forêt se réjouir jusqu'au cœur de l’écorce serrée

j'ai vu de frêles lumières filtrer les feuilles neuves

j'ai deviné le duvet de la vigne patiente et toujours vigoureuse

j'ai aperçu les fumées blanches d'une chaumière encore assoupie…

Lovés dans la souche, nous avons écouté la cloche du village caché

par les rideaux d'arbres en habits neufs caressant l'horizon du Printemps…