dimanche 26 juin 2016

Bourcefranc-le-Chapus


Le port du Vieux-Chapus

Et si nous allions pique-niquer au Chapus ? Depuis quelque temps Malou semblait appelé par ce nom : évoqué par des collègues, lu sur des listes de postes…

Où est-ce ? Bourcefranc-le-Chapus est situé entre Marennes et Rochefort, au pied du viaduc d'Oléron.

Ce dimanche matin, le ciel annonce l'été… La route est belle, Pont-l'Abbé-d'Arnoult, Champagne (si !), Saint-Jean-d'Angle, Saint-Just-Luzac…

Et nous voici dans le port du Vieux Chapus : c'est le choc ! Un cadre exceptionnel, calme, désert, s'offrent à nous…

Pique-nique face au port, entre deux cabanons, à l'abri du vent, face à l'atelier Au pot de peinture, d'où surgit un vieux marin, à l'affût de la marée montante…

« Je ne peux rester inactif… je vais chercher quelques cailloux pour remonter la vieille digue… » Nous l'observons depuis notre promontoire : il charge à ras bord sa barque de cailloux, attend le bon mouvement de la marée afin de glisser jusqu'à la digue où, tel Sisyphe, il dépose son butin sur les restes d'une protection des bassins à huîtres…

Aujourd'hui, c'est en face, vers la Pointes des Chardons que s'est installée l'activité ostréicole… 

Coup de cœur ! Nous y revenons le lendemain, un peu plus au nord, à Saint Froult. Là, nous découvrons la Réserve Naturelle des marais de Moëze-Oléron… 220 hectares sur le continent et 6500 de mer entre le continent et l'île d'Oléron.

Plusieurs sentiers s'offrent à nous… Les Lais de mer, les Polders

Et nous voici parmi les moutons Scottish Black Face, avant d'aller observer les oiseaux… Chance, un couple d'avocette élégante commence son dîner…

Retour au port du Vieux Chapus…

Pique-nique dans les lumières de cuivre du couchant, l'océan se retire peu à peu, notre horizon change à chaque instant, temps hémophile…

Nous longeons à pied la côte dénudée vers la Pointe du Chapus : chaos de roches, de coquillages, de terrasses désertées, de ferrailles rouillées…

Nous arrivons au bout de la grève. Face à nous : le fort Louvois, le viaduc d'Oléron…

L'appel est si fort, que dès le mercredi suivant, au couchant, nous revenons… Même enchantement…

jeudi 16 juin 2016

Rendez-vous des jardins à Saint-Jean-d'Angle



Au jardin de la Couture…

C'est à Saint-Jean-d'Angle
au sud de Rochefort
près de l'abbaye de Trizay
Agnès et Jean-Pierre
accueillent les amoureux
de beaux jardins…

Là, Fanny et Catherine
proposent des lectures
en musique, en liberté
au gré des nuages
des caprices du printemps
des humeurs de juin…

Chacun arrive à petits pas
s'avance, sourit, déambule
puis se pose, là sur un banc
là sur l'herbe, sous la tonnelle
attrape au vol les mots
ou choisit une histoire…



 « Tu sens la Limoise,

 petit ! »

À quoi sait-on que l'on est là où il faut ? C'est quelque chose d'impalpable, une présence invisible sur la mousse, les troncs des arbres que l'on enserre avec ferveur, la lumière à travers les feuilles. Un jour on comprend en voyant une carte géologique. On est sur une langue de terre calcaire, l'éperon, le fer de lance du synclinal de Saintes. Alors il y a des chênes verts, alors il y a des carrières. La pierre est belle et va bâtir Boyard, la Bristière, la Limoise.




Pour Julien Viaud, c'est le premier voyage et c'est tous les voyages. Le mercredi soir, il quitte Rochefort et sort de ses remparts à pied. Il entend les quolibets au sujet de ses gants, de sa mise, traverse le fleuve en yole. De l'autre côté, tout est changé. Il s'exalte au milieu des chaumes, monte dans la charrette des amis de ses parents. De ce moment il a rêvé toute la semaine.



Ici tout est plus intense, les parfums, les orages, les étoiles, la lumière. Tout est à la fois inconnu et connu, universel et unique : c'est un carré de vie, une enceinte de pierre qui tient l'enfant à l'abri pour rêver aux choses effrayantes, pour tenir dans la main ce qui est séculaire ou plutôt millénaire, druidique. Un jour le jardin sera peigné et le mur relevé mais on aura toujours ce sentiment d'un havre qui n'a pas changé. On continuera à s'asseoir avec Julien, à cheval sur le mur, toujours au même endroit. On déguisera le paysage pour en faire son Brésil et le nôtre.

On descendra lentement du mur, on foulera au pied le thym et le serpolet et on ira courir au petit bois voisin, mourir aux vibrations de l'angélus.

Fanny Toison
Extrait de Vivre Rochefort & rêver d'océan
Le Croît Vif


Tu sens l'été, chérie !

Nous louons ce jardin :
fruit de poésie
de mille attentions
de surprises colorées
tu t'émerveilles, tu ris…

Une balançoire vide
rêve au-dessus
de fleurs jaune d'or
ou rouge géranium…
tu sens l'été chérie ?

dimanche 12 juin 2016

Et pourtant mai commençait bien !


C'était le premier mai
la lumière, déjà, avait
un avant goût d'été…
Oui, ce premier mai
avait des notes d'été
des notes colorées
du côté de Trizay…

Au sud de Rochefort
en pleine campagne
saintongeaise, vestiges
d’un prieuré bénédictin
fondé au XIe siècle
restauré et ouvert
à l'art contemporain…

Dans la chapelle
Annie Brunetot
nous invite à voyager
dans son univers de
sculptures ludiques
art géométrique
parcours cinétique…

Jeux de lumière
couleurs et
transparences…
nos regards jouent
à voir autrement
le silence immobile
des vieilles pierres…

Les pages du temps
s'effeuillent en rouge
vert ou jaune
tout en rondeur
ou en angle aigu
en plissements
suivant l'instant…

l'instant suspendu
s'échappe, perdu
ou s'accroche à
un reste de silence, à
des notes d'aujourd'hui
des notes d'autrefois…

vendredi 3 juin 2016

Quand il pleut…

Quand il pleut…
je regarde le monde
ses couleurs m'inondent…

Quand il pleut…

j'entends les roses sourire
s'ouvrir, s'épanouir, mourir…

Quand il pleut…

j'écoute Ravel tout doux
Ondine et ses Jeux d'eau

Quand il pleut…

je conte sur les nuages
avec eux, je voyage…

Quand il pleut…
je cuisine des petits pois
à la mode d'autrefois…

Quand il pleut…
je lis Cheng ou Mankell
leurs mots ont des ailes…

JeanPaul C.