vendredi 27 novembre 2015

Même pas peur !


Quand on a que l' amour


Quand on a que l'amour
À offrir en prière
Pour les maux de la terre
Quand on a que l'amour
À offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour

Quand on a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
À chaque carrefour
Quand on a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier

Jacques Brel


La peur de la mort… La mort de la peur. La vie !

lundi 23 novembre 2015

Belle-Isle-en-Mer (7) : Le Palais





Une longue histoire…


J'ai découvert ce panneau de bois coloré dans un dépôt-vente à Saint-Étienne en 1994. Il avait dû être abandonné là par un forézien parti sous d'autres cieux ou lassé de ne plus entendre la sirène des bateaux entrant dans le port. Allez savoir !


Amoureux de la Bretagne depuis l'année de mes vingt ans, je n'ai pas hésité une seconde et j'ai acheté le lot : le panneau peint et deux fauteuils bridge. Nantes, Paris, Nîmes et Saintes aujourd'hui, ils m'ont suivi… mais ont refusé de me rejoindre à Mayotte…

L'homme marin de Belle-Isle

Il a le corps fait comme nous,
Sa teste à la nostre est pareille,
Je l'ay veu jusques aux genous,
Sa voix a frappé mon oreille ;
Son bras d'escailles est couvert,
Son teint est blanc, son œil vert,
Sa chevelure est azurée ;
Il m'a regardé fixement,
Et sa contenance assurée
M'a donné de l'estonnement.

Un portail qui n'est qu'ébauché
Représente bien son visage ;
Sous du poil son sein est caché ;
Il a des mains le libre usage :
De la droite il empoigne un cor
Fait de nacre aussi rare qu'or,
Dont les chiens de mer il assemble
Je puis croire un Glauque (*)
aujourd'huy :

Bref, à nous si fort il ressemble,
Que j'ay pensé parler à luy.

De mainte branche de corail 
Qui croist sous l'eau comme
de l'herbe.
Et dont Neptune est libéral,
Il porte un pennache superbe ;
Vingt tours de perles d'Orient
Riches d'un lustre variant
En guise d'écharpe le ceignent ;
D'ambre son chef est parfumé,
Et, quoy que les ondes le creigent,
Il en est pourtant bien aymé.


Marc-Antoine de Saint-Amant
(1594 – 1661)


Le poète Saint-Amant passa plusieurs années à Belle-Isle chez le duc de Retz

(*) Le pêcheur Glaucos s'étant jeté dans la mer fut transformé en un dieu marin, doué d'une barbe verte et d'une abondante chevelure
(OVIDE, Métamorphoses, XIII).



vendredi 13 novembre 2015

Belle-Isle-en-Mer (6) : les maisons belliloises


Le charme de Belle-Île, c'est aussi son habitat traditionnel

Des maisons de taille modeste, souvent réduites à un rez-de-chaussée sous une toiture à forte pente couverte d'ardoise ou de bardeau bitumé.
Le Grand Dérangement…

À partir de 1763, Belle-Île devient une terre d'exil pour des centaines d'Acadiens, ces Canadiens français chassés de leur province par les Anglais. C'est le Grand Dérangement. Ces familles reçoivent de Louis XV une terre, une maison, des bêtes…

Ces nouveaux arrivants, qui feront souche — on aperçoit un coin d'Acadie du côté de Bornord, Kérel — sont à l'origine de l'architecture traditionnelle de l'île, habitat regroupé en hameaux de petites maisons à deux pignons surmontés d'une cheminée…
Les façades sont peintes de teintes pastel (ou parfois vives comme ici à Sauzon), rehaussées d'une bande noire de goudron de marine à la base des murs pour les protéger de l'humidité.

(…) Chaque jour, une descente abrupte dans un vallon et surgit un hameau nouveau, dans ce paysage sacré, paysage acadien si inattendu dans cette île farouche, et d'autant plus séduisant, surtout à cette heure du soir, quand les mimosas du crépuscule fleurissent au fond du ciel…

D'après Anatole Le Braz Îles bretonnes

jeudi 5 novembre 2015

Belle-Isle-en-Mer (5) : de Port Yorch' au Palais


La « côte en-dedans »

Ce matin, nous décidons de quitter la côte sauvage balayée par les vents du large, pour marcher sur les sentiers de la côte tournée vers le continent : ses vallons verdoyants et ses plages abritées…

Nous démarrons de Port Yorc'h… Une ! Deux ! Pointe du Gros Rocher, plages de Bordardoué, la Belle Fontaine, Port Guen et pointe de Ramonette dominant Le Palais…

Les falaises de Bordardoué

Nous y arrivons vers midi. Baignade délicieuse avant que la marée efface la plage et encercle « notre rocher»…

Ces falaises sont constituées de roches plissées multicolores, elles sont une véritable curiosité et une mine pour les géologues.

Et nous dansons, rions dans ce musée à ciel ouvert… Comme la vie est belle à Belle-Île !

Abstractions minérales

Des milliers de couches superposées de quartz (blanc) et de tuf (vert, gris, marron, noir). Un livre à ciel ouvert de la genèse de la formation de Belle-Île.

Admiratifs nous sommes devant ces nombreuses compositions abstraites, tout en essayant d'imaginer les paysages de l'île voici quelques 550 millions d'années… Roches d'origine volcanique paraît-il !