mardi 22 septembre 2015

les EmbARqués… SUR LA CHARENTE

Taillebourg

Est-ce bien la Charente
Qui donne la noblesse
Au château qui fut là
À dominer la plaine ?

Depuis le quai marchand
Jusqu’à sur ses hauteurs,
Le village s’escalade
Par la rue principale
Et pose ses maisons
Un peu en étagères.

Façades délicates
Ou plus ou moins austères,
Elles reflètent l’élégance
D’anciens bourgeois prospères.

Tout en haut, bien dressée,
La tour allonge l’ombre
Sur le parc alentour,
Cerné par des balustres,
Créant de la dentelle.
C’est simple et reposant,
Loin des bruits de bataille
Que le temps a chassés
Mais résonnent encore
Dans les salles voûtées.

Voici, c’est Taillebourg
Sur son piton perché
Tout prés de la lumière.

Jean-Pierre Crétel

La Charente

Il ne se passe rien
mais tout bouge pourtant
La gestuelle est menue,
le verbe simplifié ;
C’est un jeu de regards,
c’est comme un jeu d’enfant,
Une profonde pause
juste avant l’océan.
L’œil disperse sur l’eau
tout un jeu de lumières
Jouant à « mère-que-veux-tu » à travers les reflets
Se mirant sur le ciel
infiniment image
Et puis s’en va plus loin,
infiniment rivage.

Voici, c’est l’eau qui coule,
lumineuse, miroitante
Où se répandent  pourtant
des confettis dans l’air
Que l’œil suit encore
dans l’espace où l’entraîne
Le courant un peu lent
d’une respiration.
La Charente s’écoule . . .

Jean-Pierre Crétel

Mélusine

Est-ce que les fées existent ?
En avez-vous déjà vues ?
Savez-vous où les rencontrer ?
Les fées
pour les rencontrer
il faut se trouver
au bon endroit au bon moment !

MAIS ÇA NE SUFFIT PAS
encore faut-il les voir
encore faut-il les entendre

ouvrir l'oeil, et le bon
ouvrir les oreilles
et se laisser embarquer

ATTENDEZ !
Le bon endroit, c'est quoi ?
Une source qui jaillit
au cœur de la forêt
dans la nuit, au clair de lune

Le bon moment, suivez l'histoire
et vous le saurez.

Elles font tourner
la roue du destin
transforment votre vie,
en un tournemain
le banal devient
EXTRAORDINAIRE
elles feront de vous
des seigneurs puissants


Des fées, j'en connais deux :
PERSINE et MÉLUSINE
Je peux vous les faire
rencontrer,
si vous voulez …

SUIVEZ-MOI !
JE VOUS MONTRE
LE CHEMIN…

Conté par Malou


L'art au fil de la CHARENTE

mardi 15 septembre 2015

Au dernier tintement de clochette

Moi
Abattue par balle
Au premier tintement de cloche
Sur ce même siège de la tribune officielle
Accusée, une sorcière
Devenue belle par un simple malentendu
Et ses empreintes sur toutes les tablettes de l'histoire
Près de l'innocence vulgaire
Près des embryons pourris
Au coin du ventre de la rue

Je me suis échappée des grottes de Lascaux
Au premier tintement de clochette
De la civilisation de la nuit
Des dents acérées de Majnoun

J'étais la seule danseuse des mers sans matelots
La plus fière des fruits interdits
Aiguilles arrêtées sur l'heure du cancer

Siegfried !
Cet arc brisé sur l'épaule droite
Ne prouve pas ma mort
Il me faudrait deux témoins pour prouver
Mon existence sur les tablettes mensongères

Au dernier tintement de clochette
Silence respect
Officiellement accusée
Le verdict est projeté
Sur mon innocence
Sur une sorcière
Devenue femme
Par un simple malentendu.


* Roja Chamankar Je ressemble à une chambre noire
Éditions Bruno Doucey

samedi 12 septembre 2015

Mariage en Hautes-Alpes…




Samedi 29 août
2015

Salle des mariages
de Briançon
Julie & Arnaud
disent : « oui ! »

oui à la joie,
à la joie d'aimer
à l'immense joie
d’être Deux…

L'été resplendit…

Les familles
les nombreux amis
venus de loin,
de très loin ou d'ici
sont réunis
autour d'Arnaud
et de Julie
pour un partage
joyeux et coloré…
… en rouge et
bleu

La pleine lune
ce soir là brille
dans et autour
du Grand Hôtel
où les yeux brillent
jusqu'aux étoiles
où les papilles
jouent et pétillent…
Bravo à Tous !
Arnaud et Julie
un GRAND MERCI

mardi 8 septembre 2015

Noirmoutier avant la fin de l'été…


Escapade estivale…

L’été est en pente douce
depuis la mi-août…
Cap au nord/ouest
vers la Vendée…

Étape au château  de la Millière entre Les Sables d'Olonne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie avant d'aborder Noirmoutier…
« Je viens de Noirmoutier, c'est un coin admirable, beau comme le midi, mais avec une mer autrement
plus belle que celle 
de la Méditerranée ! »
Auguste Renoir en 1892

Chambre marine devant la plage des Souzeaux, dans le bois de la Chaize, un coin de Côte d'Azur, planté de pins maritimes, de chênes verts, de mimosas, face aux couleurs du levant, nous sommes horizon…

Sel en fleur délicat
cueilli à la lousse
ou gros sel granuleux
cueilli au simoussi… 

Aller par les chemins de sel
sur les sables du matin
écouter la voix sirène
du vent sur l'océan 

Les fleurs inconnues

en frissonnent encore
entre les pas souvenirs
des enfants décoiffés

Notes de Voyage

La traversée s'est faite en une heure. Le temps d'admirer ce beau lac tranquille qui est la baie de Noirmoutier, l'île toute rose, en face qui se rapproche à chaque instant, et se découpe, plus nette, sur un ciel de nacre fine ; à sa gauche, la tour pilier et les récifs du Moine, frangés d'écume ; à sa droite, les dunes plates qui rayent la mer d'un
trait d'encre violette, le village de Barbâtre dont les maisons blanches et les moulins à vent semblent baigner dans l'eau, le passage du Gois, marqué de distance en distance par de hautes balises, qui se découvre et se dessèche aux heures du jusant… et déjà nous accostons à l'estacade du bois de la Chaize…
Octave Mirbeau (1948-1917)

mercredi 2 septembre 2015

Photos : Rencontres d'Arles 2015




Arles ! L'été ! C'est le rendez-vous avec La Photo ! Depuis 1989 — lors de sa vingtième édition — chaque fois que mes pas m'amènent tout près des rives méridionales du Rhône, je vais aux Rencontres Internationales de la Photo ! 

Une journée entière à construire son parcours : jeu de piste afin de relier les quelques trente cinq sites… Un festival coloré : l'image interpelle à chaque coin de rue, dans une église, une chapelle, un couvent, un musée, une galerie, un ancien cinéma, un hôtel, un entrepôt…

Les Paradis, rapport annuel
Premier choc au Palais de l'Archevêché avec les photos de Paolo Woods et Gabriele Galimberti qui ont déniché les paradis fiscaux. Enquête sur les lieux opaques du pouvoir.

Les paradis fiscaux ont discrètement conquis le monde. Plus de la moitié du commerce mondial transite par ces espaces : du Delaware à Jersey, de Singapour à Panama, des îles Vierges à la City de Londres…

Pendant deux ans, les artistes ont voyagé dans les centres offshore qui incarnent l'évasion fiscale, le secret bancaire… On estime que dans le monde jusqu'à 32 000 milliards de dollars sont dissimulés dans ces paradis fiscaux !
MMM                               Rencontre entre Martin Parr et Matthieu Chedid. Autre moment fort de la journée dans l'église des Frères-Prêcheurs où M amène sa musique dans les photos de Martin Parr…
Vous allez d'une chapelle à l'autre, et vous vous abandonnez dans des chaises longues à la découverte des images tout en écoutant quelques notes de piano, de guitare, de percussion… Les clichés regroupés par thème ont inspiré un instrument et en vous replaçant au centre de l'église, vous recevez le morceau musical dans son ensemble… Magique !
Le Parc des Ateliers.
Un lieu que j'adore ! Pour y accéder, il faut quitter le centre ville, traverser le Boulevard des Lices avant d'arriver à cet immense chantier que sont les anciens ateliers de la SNCF. De suite vous êtes happés par l'atmosphère du lieu ! Un décor voué à l'image…

Parcours écrasé de soleil, sous les grues, entre les montagnes de matériaux divers… Sur le chemin du premier lieu d'exposition, quelques photos sont sommairement accrochées au grillage : scènes de vacances, de jeux, de famille, un monde en soi, là en plein air… Un ravissement !

Façades.                             Dans la Grande Halle, Markus Brunetti, nous offre des images monumentales d'églises, de cathédrales, du Portugal à l'Italie, en passant par l'Allemagne et la France.

Devant ces formats géants de façades connues ou inconnues, vous changez d'échelle : finie l'impression d'être écrasé par le monument et pourtant, face à la façade, vous recevez l'immensité de l'ouvrage et vous devenez le monument.



À la poursuite des lieux traversés

Le temps hémophile coule d'un lieu à l'autre ! Son regard s'étourdit de toutes les images vues, aperçues, ignorées…

L'homme se déplace dans la cité arlésienne et bien au-delà. Lieux réels ? Imaginaires ? Que fait-il dans cette forêt de clichés ?

Il traverse ces territoires, connus, méconnus, reconnus, inconnus… Il croit se promener alors qu'il devient peu à peu le narrateur d'un voyage énigmatique, silencieux, intérieur. 

Sans cesse son regard est en marche avec des allers et retours sur tous ces lieux parcourus…
En quoi un lieu fait précisément lieu, en quoi l'espace qui l'environne permet ou non l'exercice d'une liberté de mouvement et de pensée, se demande-t-il alors qu'il va quitter ces ateliers kaléidoscopiques sans aller au Musée des Antiques, à l'Abbaye de Montmajour… 
  
Le photographe peut s'immerger dans n'importe quel lieu, du placard au désert, du pétale à l'étoile. Son art ? Sculpter la lumière. L'érotisme du regard photographique est là dans cette volonté non rassasiée de saisir ce qui ne pourra être vu. Le paradoxe est indépassable : ce que l'appareil capte n'est que la trace de ce regard et non le regard lui-même…

D'après À la poursuite des lieux traversés de Léa Bismuth