jeudi 28 août 2014

Trois petites notes dans le Gers

Et nous voici à Auch

chez Ersilia et Jean-Bernard


d'autres épicuriens en plein pays gascon… 


L'occasion d'aller écouter quelques notes de jazz à Marciac…


… au cœur de l'été, de la galaxie de la musique,

là où les moulins à vent tournent au souffle des saxos,

là où les feuilles vibrent au rythme des contrebasses,

là où les oiseaux volent entre les notes de piano,

là où le soleil danse sur des tempos de percussion, parfois

des voix aux intonations d'opéra s'échappent des chapiteaux…


Rendez-vous est pris pour d'autres partages au pays d'Auch…

lundi 25 août 2014

Un jardin extraordinaire et un sacré dessert !


À Boisseroles dans les Cévennes

C'est un magnifique jardin niché à flanc de montagne


entre Mont Aigoual et Corniche des Cévennes…


Ici point de canards qui parlent anglais et remuent leur derrière


ni d'oiseaux qui tiennent un buffet et vendent du grain…


Ici, c'est le royaume des fleurs , des parfums, des couleurs


choyé par Yvan et Marie Annick, princes de ce jardin enchanteur…


Les pourpres hortensias timides en leur coin
écoutainent les clochettes à l'entrée du jardin…
Raymond Queneau


Ce jour là, les hortensias s'épanouissent à cœur joie
merveilles et beautés que toutes ces variétés…

hydrangea macrophylla, hydrangea serrata
hydrangea paniculata, hydrangea quercifolia
hydrangea aspera, hydrangea involucrata…

nous déambulons dans l'univers floral du jardinier amoureux…

Des fruits en fleur au dessert

Délice des délices au moment du dessert !

Yvan est au jardin et Marie Annick au fourneau
et ce jour là elle nous régale d'un délicieux pavlova !

Pavlova : un gâteau traditionnel néo-zélandais ou australien (ils en revendiquent la paternité) à base de meringue, de crème chantilly et de fruits frais, pêches, framboises, mangues, kiwis…


lundi 18 août 2014

Auvergne (3) : entre mont Mezenc et Gerbier-de-Jonc



Le massif du Mézenc
Nous voici à l'extrême sud-est de l'Auvergne, à 1 753 m d'altitude, dans la partie la plus sauvage de la Haute-Loire.
Ultime verrou volcanique du Velay oriental avant le Midi : la ligne de partage des eaux suit la ligne de crête de ces montagnes servant de frontière entre l'Auvergne et le Languedoc. Au sud, les cours d'eau dévalent vers le Rhône et la Méditerranée au contraire, sur le versant nord, ils s'en vont vers l'Atlantique.
À moins de 10 km, la Loire jaillit au pied du Gerbier-de-Jonc.

Des paysages exceptionnels

«  Je  n’imaginais pas qu’il y eût au cœur de la France des contrées si étranges et si imposantes. C’est ici un pays sans chemin et sans guides, sans facilité de com- munication et où il faut conquérir toutes ses découvertes au prix du danger et de 

la fatigue. les gens qui l’habitent ne le connaissent pas plus que les étrangers.  (…) C’est la France centrale avec tous ses vésuves éteints et revêtus d’une splendide végétation.… Tout est cime et ravin. »

George Sand Le marquis de Villemer  (1861)
Écrit suite à un voyage en Auvergne du 28 mai au 29 juin 1859


« C’était dans le mois des vacances, quand on m’exilait chez mon grand-oncle le curé, au sommet du mont Mézenc. On y arrivait sur de lourds chevaux de campagne, par les chemins pierreux, les bois sauvages. La route était affreuse et belle : on marchait la moitié du temps entre des rochers, sur la lave éteinte des volcans. Des pierres grises, au flanc verdâtre, dormaient sur leur ventre énorme comme des monstres jetés là par un déluge, et sur la terre des torrents avaient creusé des routes comme des cicatrices… »
Jules Vallès La Rue (1866)
Né au Puy-en-Velay, Jules Vallès a  passé des vacances à Chaudeyrolles au pied du Mézenc


Aux sources de la Loire


La Loire prend sa source au mont Gerbier-de-Jonc, à 1 551 m d'altitude… Il est un temps où tous les écoliers l'apprenaient par cœur à l'école. De là, le plus long fleuve de France (encore sauvage ?), va parcourir plus de 1 000 km.

Nous voici au sommet du Gerbier situé en Ardèche, les vents tourbillonnent mais le panorama est époustouflant. N'allez pas imaginer que nous sommes entourés de « gerbes de joncs » ! Ce volcan endormi (un suc) porte un nom d'origine pré-celtique signifiant la montagne aux rochers
La première coulée du fleuve (source géographique)

Frédéric Kopp qui a consciencieusement étudié l’hydrographie de toute cette région, estime que le plus long des ruisselets dont la réunion forme la Loire vient du cirque des Moutons, sur le versant sud du Pradoux, à 5 km environ au nord-nord-ouest du Gerbier. Ce ruisseau est deux fois plus long que celui auquel on réserve traditionnellement le nom de Loire.  

« Sur les pentes du Pradoux et dans ses alentours immédiats naissent à environ un kilomètre les unes des autres trois rivières vagabondes : le Gage, la Veyradière et la Loire, lesquelles, après leurs courses divergentes autour de cette belle région, se retrouvent au site enchanteur du lac d’Issarlès. La Loire continue vers le sud jusqu’à Riotord, puis brusquement va vers le nord-ouest. (…) »

Chronique géographique – Annales de Géographie 1936 – A. Meynier

À La Retrouvade

C'est depuis La Rochette, entre mont Mézenc et Gerbier-de-Jonc, chez Fabienne et Norbert, que nous avons goûté quelques-unes des beautés de ces paysages auvergnats.


Très bien situé,  à la limite du Velay et des Cévennes, face à un horizon de sucs, proche de Les Estables, le village le plus haut de Haute-Loire à 1 343 m, La Retrouvade est un lieu enchanteur.


Dans leur ferme ardéchoise, havre de paix planté là, toit unique dans le paysage, Fabienne et Norbert offrent une vraie présence au monde, en harmonie avec l'environnement.

lundi 11 août 2014

Auvergne (2) : une semaine à Boisset en Haute-Loire


Les vaches : mieux que la télé !

Boisset, commune de 264 habitants à 888 m d'altitude


en lisière du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez !


Cela ne vous évoque rien ! C'est en Haute-Loire !


Au centre d'un triangle Ambert, Saint-Étienne, Le Puy en Velay !


Ah ! Vous voyez davantage ! C'est là, dans un chalet


que Virginie et Jean-Lou nous ont confié leurs deux lutins


avant d'aller faire bronzette et plonger sur la côte varoise…


Une semaine à la campagne : au cœur de l'été,

nous avions imaginer des baignades, des pique-nique


des balades en forêt, sur les sentiers environnants !


C'était sans compter avec les caprices de la météo !


Les vaches, les vaches ! Chaque matin, Abigail et Philémon


sautent de leurs sièges, abandonnent les tartines


du petit déjeuner pour aller se poster face à la prairie


et commenter le repas tranquille et sans fin des vaches…


Dans la cabane tout près des vaches paisibles sous les cieux

à peine cachés derrière les branches et herbes folles


assez loin du chalet et des grands parfois trop curieux


les heures et les jours font une douce farandole 


à travers le toit en plein milieu, on voit le ciel capricieux 


ô bien sûr les gouttes s'y faufilent par temps pluvieux


mais sur la mousse, on s'amuse et on rit tous les deux


à s'inventer des histoires où il fait toujours bleu…


MamyLou, c'est quand qu'on va à la pêche ?

MamyLou a promis une sortie pêche à l'étang voisin ;


les jours passent et repassent jusqu'à ce jeudi-là…


Il est temps, les parents reviennent demain !


Le soleil est au rendez-vous et nous voici avec nos cannes


à attendre le bon vouloir des poissons en train de siester.


Six belles truites ont souri (et mordu) à notre fil dans l'eau,


ce sera pour le dîner de demain avec les parents tout bronzés !


Un bonheur n'arrive jamais seul ! Super les vacances à Boisset !

Ce jeudi-là, les truites dans le panier au frais,


nous franchissons la route pour le bosquet en face…


Assis sur un tapis de myrtilles toutes neuves


nous avons rempli nos canettes de baies sauvages…


Le délice des délices : les croquer là, toutes fraîches,


elles sont meilleures qu'au dessert… On va en garder pour


Maman et Papa. Là-bas, à La Ciotat, y'en a pas…

jeudi 7 août 2014

Auvergne (1) : Saint Nectaire, Lac Pavin et Cézalier

L'Auvergne de Vialatte

Origine._ (…) J’ai appris à sept ans que j’étais un mammifère, autour de huit ans que j’étais un Auvergnat. Ce sont des choses dont on se sent flatté, un peu gêné, un peu inquiet, vaguement honteux. On se demande si les autres aussi sont mammifères ou Auvergnats. Et s’ils le savent.
J’ai été très content de devenir Auvergnat. (…)  j’avais toujours pensé que l’Auvergne était un pays fabuleux inventé par ma tante Lucie pour y loger plus aisément quelques vieilles histoires de famille. On y tournait la fourme, on y perlait le tulle, on y fabriquait la dentelle, on y jouait le quadrille des Lanciers. Ma tante Lucie avait tant de fraîcheur d’âme qu’elle rêvait de faire son paradis à bicyclette et d’y visiter l’Australie. Son salon était décoré de portraits d’oncles qui étaient revenus tout ébréchés de la campagne du Mexique. (…) Elle arrivait de ces étranges décors, noire de la fumée des trains, armée de fourmes d’Ambert, de chèvretons, de sucre de pomme, de chapelets en « larmes de Job ». Si bien que l’Auvergne était pour moi comme une espèce de réservoir de la merveille.   
Les grands magasins du bonheur.


Lointaine, inexistante, telle la Samaritaine, le Printemps ou le Bon Marché, elle avait dû être fondée, comme toute maison vraiment sérieuse, autour de 1848, par deux frères qui avaient leur portrait sur les factures et dans le dictionnaire.
Je cherchais le mien, puisque j’étais un Auvergnat, dans l’Auvergnat des assiettes peintes qui décoraient la maison familiale. J’aimais assez sa culotte de zouave et son biniou. Mais j’appris par la suite que l’Auvergnat d’assiette est un Breton en costume de Quimper. J’ai connu depuis une Auvergne plus vraie. J’ai su sa neige et ses sapins intransigeants, ces longs charrois qui passent lentement dans la forêt et qu’un garçon conduit, la veste sur l’épaule, aussi raide qu’un saint de bois… Et les scieries au bord des routes, et les auberges dans les cols… J’ai connu l’Auvergne absolue, dans sa haute mélancolie (…).
L’Auvergne est pascalienne._ (…) Quant à moi, s’il me faut trouver, pour illustrer cette province amère, quelque vignette symbolique dans ses sites ou ses statues, je n’irai pas chercher dans les endroits illustres ni dans les châteaux dont l’histoire a décoré ses basaltes hautains ; mais, sur la montagne anonyme, à quelque carrefour perdu des vieilles routes, une auberge qui sent le brouillard, la suie, le mouton, la résine.

Le chaume reste gras du baiser des nuages ; l’affiche de la « Machine Singer » —  suprême végétation des cimes — se décolle par petits morceaux, ne laissant plus voir, dans un S rouge, que cette couturière exaltée qui chante dans une trompette en or les bienfaits de sa machine à coudre.
L’auberge, la croix, le sapin… notre destinée sur la terre… Et ces dorures qui nous font passer le temps… L’ombre d’un roulier vague au loin, dans le brouillard, à la lueur de sa lanterne cahotante. Est-ce une image de notre vie ? Elle n’apparaît plus dans ces endroits perdus que comme un souvenir d’enfance, un négatif que la mort seule peut mettre au point et qu’une si haute solitude commence à peine à révéler.L’Auvergne est pascalienne, au fond. Son vent vous souffle les Pensées en pleine figure, et, quand il balaie l’herbe rase entre les genévriers bas, on sent passer un goût de gentiane dans son alcool, je ne sais quoi de tonique et d’amer, une sévérité qui saoule (…).

Extraits de L'Auvergne absolue 
Alexandre Vialatte (1901-1971)